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Arts et technologies

Anna's library ( IPFS )

2024-07-17 23:24

L'usage de protocoles et réseaux décentralisés permet de répartir la charge de stockage entre différents paires volontaires à travers le globe. D'autres solutions sont en place tel le réseau IPFS (Interplanetary Protocol File System) est, comme nous le rappelle freeread.org est un :

IPFS is like BitTorrent but has a single global swarm, and it's accessible on the web.

FR : IPFS ressemble à BitTorrent, mais il s'agit d'un essaim mondial unique, accessible sur le web.

https://freeread.org/ipfs.html

Il permet de répartir la charge, mais apporte de nombreuses fonctionnalités héritées/semblables aux chaines de blocs qui assurent une meilleure actualisation de l'état du réseau archivistique et un accès web aux blocs/données. Pareillement à annas archive, freeread.org produit une documentation pratique pour aider quiconque à volontairement partager les données (ici la bibliothèque d'annas archive). On trouve d'autres sites qui ont cette vocation de maintenir une large archive distribuée globalement, tels que https://ipdl.cat (cité dans l'article). Dans différents articles du blog d'Anna on note toutefois que l'option d'un archivage à l'aide d'IPFS est dépréciée (depreciated)

ipdl_cat_capture.png

https://ipdl.cat

Hydre

Ces dernières années j'ai écrit au sujet de ce réseau/protocole hors norme liens #dn_IPFS. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un darknet, je l'ai longtemps considéré comme tel, car il permet d'assurer l'une des fonctions qui me semble primordiale dans ce type de réseaux : la vocation à être indéboulonnable, multipliant les copies aussi bien qu'une Hydre pour qu'in fine il soit impossible de les couper toutes. [J']affectionne cet imaginaire du nombre faisant la force, cet espoir que la masse critique l'emporte. Les figures de Spartacus ou encore les collectifs informels, les identités partagées (dont les homonymies), sont de ceux-là. Les Anonymous, Lulzec, les luddites ou encore Camille, ces ruses de la metis dans lesquelles les faibles l'emportent contre le pouvoir omnipotent et centralisé. [Aussi, l'idée d'une communauté de paires œuvrant pour le bien commun remporte mon adhésion (entière et parfois aveugle).]

Nous pensons ici à deux ouvrages de référence :

Marco Deseriis,
Improper Names :
Collective Pseudonyms From the Luddites to Anonymous
.
Éd. University of Minnesota (2015)
<bib_188>

Anon collectif,
Anon Collective - Book Of Anonymity.
Éd. punctumbooks (2021)
<bib_225>

Hydra_mod_PirateBay.png
https://torrentfreak.com/pirate-bay-moves-to-gs-la-vg-am-mn-and-gd-domains-150519/

L'hydre multiplie les accès, diversifie les modalités de sauvegarde et de distribution : les sources qui, devenues trop nombreuses, deviennent difficiles à contraindre. Un effet rebond, en réaction, qui renforce un écosystème encore vigoureux après une attaque, redoublant d'efforts pour ne pas être exterminé.

Décentraliser

Alexandrie, une sauvegarde ne suffit pas

Ne pas faire la même erreur que la bibliothèque d'Alexandrie : ne pas croire en l'invulnérabilité d'une seule stratégie de préservation. Or, même avec la dématérialisation/numérisation et transport d'information informatique, l'évaluation des risques et la mise en place de plans de secours, d'alternatives, a un cout. La décentralisation, la multiplication des copies, en a un (mais bien moindre que de garder en réserve une copie de tout livre/article physique).

Neutralité /vs/ Censure : EX/ Wikipédia en Turquie

Ne pas faire confiance dans l'unique réseau Internet et la neutralité des agents qui rendent possible l'égale circulation de l'information (indiscriminée). Les États-Entreprises peuvent décider de rompre le principe de non intervention sur les réseaux (la neutralité du net, susciter des pannes volontaires : de la censure. Par exemple, en 2017 le gouvernement Turc avait bloqué l'accès à l'encyclopédie Wikipédia. Un collectif avait produit une copie distribuée via IPFS (explication dans cette vidéo) :

ipfs_bib.png 03a.png

Au sujet de Wikipédia via IPFS
https://blog.ipfs.tech/24-uncensorable-wikipedia/ 2017
https://github.com/ipfs/distributed-wikipedia-mirror ( multi-langages )
( suite aux censure du gouvernement Turc le collectif turkeyblocks propose un mirror via IPFS. Une veille et résistance encore d'actualité)

DWeb, décentraliser la charge d'une big data

L'entreprise de annas archive est démesurée, signe d'une ubris technologique qu'on peut juger dangereuse, irraisonnée comme le sont toutes les activités carbonées ou encouragent l'extractivisme minier. L'ebook (et autres formats numérisés) sont en eux-mêmes critiquable pour la numérisation qu'ils impliquent celle d'un rebond supplémentaire vers le tout numérique.

Le gigantisme des géants du web fait passer annas-archive pour une entreprise artisanale (au regard de la quanitité de données) dont la clandestinité incite à trouver toujours des moyens détournés et conjoints. L'organisation ne peut pas aussi facilement faire appel aux géants qui se chargent pour leurs clients de distribuer et de stocker leurs big data. L'anonymat recherché complexifie des procédures marchandes avec des prestataires de service ou [pousse] à multiplier les comptes gratuits (de petite taille), à faire appel au volontariat, à multiplier les proxies.
Détail dans l'article du Anna's blog :
.How to run a shadow library: operations at Anna’s Archive, 2023
.https://annas-archive.org/blog/how-to-run-a-shadow-library.html
.(d'où est tiré le diagramme suivant)

Une économie alternative des réseaux surveillés (bancaires/ouverts, l'article fait mention de CloudFlare, service de sécurisation des serveurs ou de l'usage de serveurs gratuits et anonymes chez Amazon [source ? ; dans l'article : “AWS for shadow charities"]). Il faut une gigantesque continuité de machines/logiciels encastrés pour que le géant tienne. On retrouve ce même gigantisme dans des projets tel Tor qui, à travers le monde, pour marcher, sollicitent un grand nombre de machines volontaires (et leur bande passante).

diagram4.svg

https://annas-archive.org/blog/how-to-run-a-shadow-library.html

À défaut de moyens colossaux, il s'agit de faire appel à la bonne volonté collective. C'est la même économie altruiste qui se développe ici, au même titre qu'un réseau comme Tor (à une autre échelle), dans lequel tout le monde peut fluidifier le réseau, donner de sa bande passante. Ces infrastructures réseau ont en commun la nécessité du nombre pour marcher. Bien qu'Anna's ne se réclame pas comme organisation à but non lucratif, on saisit bien que ses finances ne sont pas celles d'une entreprise comme Google. La clandestinité a un coût supérieur que cette entreprise amateur doit sans doute financer principalement grâce aux dons.

LAN / OTC ntwrks

Si nous avons essentiellement traité des majoritaires bibliothèques de l'ombre, il faut noter qu'il en existe d'autres, certaines accessibles via Tor, d'autres, plus versatiles, s'échange de main à la main, par clé USB (SneakerNet), d'autres sur des réseaux mesh ou localisés via des pirates_box. L'exposition qu'offre Internet à l'échelle internationale, rend plus vulnérables les projets pirates qui, en gagnant en popularité / en grossissant, finissent par attirer l'attention d'institutions régulatrices, réfractaires à leur projet. Elles ne portent pas toutes les mêmes aspirations.

[OUVERTURE SUR les réseaux locaux, mesh... Etherbox / Piratebox, reprise de contrôle, TODO, reprendre/actualiser texte mémoire, ressourcer http://web.archive.org/web/20220119064854/https://bibliotecha.info/ + https://monoskop.org/Community_servers ]