Pirates
Élargir le sens que l'on donne aux bibliothèques de l'ombre devait nous permettre d'en épuiser le sens. Nous sommes parti de l'usage commun (définition de ceux et celles qui tiennent ces lieux mais aussi des sites généralistes comme Wikipédia). On comprend l'intéret que leurs détracteurs.euses ont a leur accoller un qualificatif qui, infine, s'avère moral/esthétique : l'obscurité étant avant tout un champ de valeur chromatique, une graduiation (entre lumière et obscurité). S'il exsiste des bibliothèques de l'ombre (ou obscure, les traductions varient), c'est que d'autres, différentes, sont dans la lumière, agissent pour le mieux, au sein de réseaux marchands réglementés. Les collectifs pirates vivent au dépend de ces machines productivistes qui, agrégées entre elles, déplacent des capitaux, recrutent du personel qualifié, relient, corrigent, éditent.
Vétus de noir, ceux sont les pirates les méchant.es : ceux.celles qui nient la légitimité de la propriété en pillant. Comme les balckblocks ces corps invitent à la peur et au dégout. Or, du point de vue des libristes (celles et ceux qui pronnent un accès libre et égalitaire à la connaissance), encouragent d'autres modèles de rétribution, la libre circulation (surtout quand le copyrigth est abusif, dangereux, abusrde). Dans certains cas, face au vol propriétaire et l'accaparement, l'irévérence flibustière / la désobéillissance s'opposent à la légitimité des lois. En agissant sur des serveurs dont il est possible de remonter jusqu'à un propriétaire, certaines bibliothèques de l'ombres agissent à visage découvert et prennnent le risque de représailles. Mais, sans doute parcequ'elles ne font pas tout à fait de l'ombre aux circuits marchands /ou/ qu'elles en favorisent la diffusion /ou encore/ qu'elles recoivent un soutient populaire, elles semblent rarement inquiétées. [Nous verrons avec l'affaire de The Internet Archive (et Z Library) que les lignes bougent].
En prenant [jusqu'ici] appui sur deux biliothèques numériques majeures de cet écosystème Memory of the world et Anna Archive nous avons surtout évoqué les différences de mentalité esthétiques et politiques entre ces deux bibliothèques. La première pour ses qualitées curatoriales uniques autour de la figure de le ou la bibliothécaire, retranscrivant dans les rayons numériques ce qui fait sa recherche, son corpus (autour de livres parfois rares, auto-scannés). Une approche semblable dans son artisanat à Monoskop. Et, comme dans toute bonne bibliothèque ou librairie, le parcours de nos yeux sur le titre des couvertures, nous projette dans un champ de recherche spécifique, cucite la curiosité.
Le projet d'Anna Archive va dans un tout autre sens, davantage héritié des bibliothèques pirates qui lui ont précédé. Sa participation à l'édifice d'une bibliothèque monde[ref] est celle d'un agent reconstructif, solidifiant l'existant, dédoublant par des mirrors les chateaux de livres que sont Z library ou LibGenesis avant elle. Un projet visant à l'exhaustivité et qui, comme nous le verrons dans les chapitres/parties suivantes, doit pour cela s'équiper d'un arcenal d'outils conjoins et méthodes parfois surprenantes pour maintenir en vie des mégas amas de données collectées.
Dans l'écriture de notre thèse, ici, le Anna's Blog et leur sub-Reddit nous aider à déssiner une actualité techologique autour de cette question. Le log fourni est verbeux/baveux : généreux dans les explications. Cela tranche avec les pratiques qui nous intéressaient jusqu'alors et que nous avons taché d'exposé en pré-introduction autour d'une autre figure (sucitant elle aussi une inquiétude sociale/politique/technologique) : les Darknets. Il y a bien des vulgarisateurs (tel personne#personne_doingfedtime) qui en expliquent les moyens, proposent analyse critique et décorticage de l'actualité, également des rapports et des bots qui nous assistent dans l'explication des effets sociaux-politques que ces réseaux produient. Notre petite bibliothèques de l'ombre propose quelques titres éclairants à ce sujet.
Le Darknet n'existant pas, étant la combianisons de technologies d'envergure, accomplissant des projets anarco-capitalistes, bien d'autres sujets traverssent son économie (formelle, politique, esthétique). Les cryptomonnaies font partie de cette continuité de mondes techno-enthousiastes permettant à l'édifice de tenir. Des technologies énérgivores et prédatrices, qui sous-tendent cette économie parallèle, hautement dérégulée, propice aux arnaques, au blanchiment, aux échanges OTC/Ad-hoc. Un monde en soi, l'invention d'une nouvelle activité spéculative, ouverte au grand public autre que banquier. Un monde lui aussi traverssé de fortes actualités (par exemple l'affaire SBF cette année, le Madoff de l'ère crypto).
Or, il nous a semblé que l'angle proposé par celleux qui ouvrent et maintiennent les bibliothèques de l'ombre, attachées à des valeurs de partage sur des marchés beaucoup moins clivants moralement, permettait toute fois d'ouvrir des réflexions intéressantes, souvent continues avec celles qu'on rencontre en théorisant ou pratiquant des outils d'"obscurssicement" sur les réseaux : un appareillage défensif face à des attaques limitant le pouvoir d'agir, réduisant sinon les virtualites en s'interposant dans la construction des vécus, leur organisation politique dans des espaces numériques privés de plus en plus difficiles à maintenirs. Des moyens actifs de lutter contre les appareils surveillants/commerciaux/politiques qui sur les réseaux ont pris racines. Cet aspect des pratiques défensives motive une partie de notre recherche.
Bien qu'autour des bibliothèques de l'ombre ces précautions soient moins de mise, leur histoire les obligent parfois à en avoir reccourt. Ces basculements vers des protocoles plus d'espaces publiques en lignes vers d'autres protégeant mieux leur identité (par l'anonymat), cette porosité de pratique, nous semble intéressante. Elle permet à notre avis d'aborder surtout des questions sous un angle plus commun, plu proche de "nous", des usages partagés (bien plus que l'achat de droques ou de crypto) : être plus accessible et ouvrant à des pratiques plus proches de nos intérets.
Parler d'illégalisme et des curseurs de la répression que ces initiatives subissent, selon quels critères, nous parait important. Aussi, il nous a semblé jusqu'ici être assez dépendant.es des fuites que le réel permet d'entrevoir dans l'acutalité : d'affaires judiciaires passées (opposant par exemple Z Library à la guilde des auteurs américains, ou face à The Internet Archive, opposant Ross Ulbrich au FBI [?], etc).
Dans ce sens nous avons exprimé notre incertitude politique quant à la facon modérer les contenus, d' son usage commun, nous l'avons gardé malgré la confusion que ces termes peuvent entrainer.
La forme bibliothèque, prise comme index matriciel d'une pensée en cours d'articulation peut être concidée comme malade. En mettant dos à dos (face à face) des corpus politiques diamétralement opposés Bernard Madoff (bloc bourgeois ? libertarien ? liberal) / Una Bomber (libertaire/libertarien ? néo-ludditte) / Black_Blocs + WuMing (courants libertaires), nous voulions réfléchir à cette notion d'obscurité qui est nécessairement celle d'un jugement de valeure (entre bien et mal), esthétique/morale/subjective. Un jugement qui, en dehors des critères de l'objectivité philosophique, à l'état de valeur, invite surtout à une forte esthétisation (cliar obscure, ne trouvant jamais sa focale, variable selon les points de vue toujours situés). Ce qui est obscure pour un camp et la lumière pour l'autre.
Dans les parties suivantes nous voulions préciser les usages techniques de certaines bibliothèques pour faire peu à peu le portrait actulisé de cet écosystème. Nous voulions, [pour commencer], recituer les raisons qui ont poussé The Internet Archive a fermer sa bibliothèque d'urgence, des conséquences d'un tel procés. Plus général, cette affaire nous servira d'appui pour préciser davantage ce qui, pour un camp ou pour l'autre, fait obscurité. La suite de notre réflexion sera attentive, dans les parites suivantes, à proposer des applications pratiques et ressources pour, par exemple, monter une bibliothèque de l'ombre ou seeder celle d'Alexandrie.
Ce programme en cours projette de se finaliser en deux ans.