[ Un peu la même thèse que la partie précédente :
1.? Arguments en faveur de leur sauvegarde / acces (=> (<) accès / (>) rareté)
2.! Inquiétude de la diff. de savoirs "dangereux" /ou/ de leur censure ]
[ Par la suite, j'expose des bibliothèques politiques dont certaines ne sont pas jugées problématiques/dangereuses : idéeologie libérale, Madoff/SBF/Sam_Altman
/VS/ celles libertaires qui sont attaquées ]
[ J'ai envie que les idées d'un autre bord que le mien soient censurées/limitée ]
[ J'ai un double standard autour duquel je peux tourner à l'infini sans résolution ]
Image romantique, bibliothèques mystérieuses :
dangereux pouvoirs
[ Reformulation alambiquée de ce qu'est une bibliothèque de l'ombre ]
Une "bibliothèque de l'ombre" peut évoquer bien autre chose l'ingéniosité déployée par des collectivités humaines afin de distribuer autrement un large catalogue de savoirs au plus grand nombre (en profitant des avantages disruptifs du numérique à distribuer l'information).
Accoler ces deux termes peut causer une dissonance romantique et ouvrir d'autres imaginaires. On imagine alors un réseau sous-terrain par lequel se diffuse des savoirs étrangers, les étagères remplies des pouvoirs extraordinaires (et en cela dangereux, méconnus, mal compris sinon volontairement oubliés, sortis des bibliothèques officielles, écartés des registres de confiance). Des meubles devenus des disques durs que s'échangent des savants fous, des terroristes ou des criminels, des sorcières et activistes, des conteurs et conteuses.
On peut aussi repenser aux bibliothèques dans les films/romans d'espionnage ou d'épouvante : servant à dissimuler un passage secret. Des récits fantastiques donneront vie au meuble lui-même ([ex]).
Choix politiques, clandestinité / interdictions
Sous cet angle, c'est moins la pratique de diffusion illégale qui nous les ferait qualifier d'"obscures", pour ne pas dire "clandestines". Des savoirs jugés dangereux, préjudiciables, portant atteinte à la tranquillité du monde et qu'ainsi, nos sociétés humaines tenteraient d'empêcher la diffusion. Elles contiendraient ce que les autres refusent d'achalander dans leurs rayons publics. Des savoirs occultes, pour certains, devenus clandestins, interdits de publication (ou de réédition), relégués dans l'arrière-boutique de bibliothèques privées sinon spécialisées (dont la rareté a fait monter les prix).
Endoctrinement
L'espace public de la bibliothèque rapproche nécessairement des thèses/récits contradictoires qui ne peuvent satisfaire toutes les orientations et croyances humaines. Certaines thèses, certains propos, peuvent envouter, faire basculer dans la folie, endoctriner le/la lectrice, lui faire perdre la raison.
Anti progressistes / choix des bib publiques
On a cette crainte que l'espace public de la bibliothèque ne remplisse pas sa mission, présumée de donner accès à un savoir de qualité, à des œuvres essentielles, de référence. Et, il n'est pas rare, surtout aux États Unis, que des collectifs civils s'insurgent contre la présence de livres progressistes dans les rayons pour enfants. Le pluralisme des points de vue qui appartient aux personnes en charge de l'établissement, modérateur avérti.e des tendances et popularités des ouvrages et qui voudra ou non favoriser ces tendances. Les divergences et pressions politiques sur ces espaces d'émergence culturelle semblent minimes mais, comme sur tous les réseaux du monde, ces pressions, apparentées ou non à de la censure, peuvent énormément varier d'un pays à l'autre.
[ouverture // internet : même préoccupation]
Pour nous, la bibliothèque tient le rôle d'un réseau sanctuaire, hétérogène au reste du monde social, non déconnecté de lui mais protégé des forces extérieures. Espace parfaitement public, il doit s'assurer d'avoir les capacités de se protéger de pouvoirs politiques adverses qui voudraient le contraindre, réduire les libertés qui s'y réalisent. Mais, au fond, comme tout espace public, se pose la question des limites de l'intervention extérieure gouvernante. Jusqu'où doit-on laisser la politique s'occuper de nos affaires ? Jusque dans la chambre à coucher ou dans nos assiettes ? De quoi se mêlent les autorités au pouvoir ? Quelle est la justification de leurs actions ?
Outro général : incitatif, passage à l'acte
Les livres ont bien entendu un pouvoir sur celles et ceux qui les ouvrent. Celui des mots, des idées. C'est par eux que nous découvrons aussi d'autres réalités sur le monde, d'autres points de vue qui l'ouvrent ou le referment, autorisent ou punissent certains passages à l'acte. Ces contenants peuvent, dans l'esprit de leurs lecteurs et lectrices, être l'origine d'un revirement politique insurrectionnel, esthétique sinon sensible. Des thèses méconnues, devenues marginales, peuvent ressurgir, bien vivantes entre ces pages. Ce qu'on qualifie de bibliothèque de l'ombre qualifiait alors ces réservoirs de savoirs enfouis, undeground/maquisards/clandestins, que les autres espaces publics ont interdits. Elles laisseraient peser un risque sur des sociétés qui, dès lors, pour s'en protéger, décident de les exclure des espaces publics autorisés, tentant de les effacer des mémoires.