Comme nous le disions [en introduction], le gigantisme de certaines d'entre elles (annas-archive / Z-library) en font des cibles privillégiées (au même titre que Internet Archive). L'idéal libertaire d'un échange de savoirs sans frontière ni privillège de classe accompagne l'utopie d'une bibliothèque monde accessible universellement par les réseaux. Or, ici comme ailleurs, les possédants ne sont pas prêts à laisser prospérer les initiatives illégales. L'illégalisme que prone Pirate.care, celle du jeu et de la subversion des règles (métis diverses), promeux la mise en place de solidarités qui savent se défendre mais aussi rendre jouissive l'existence injustement pénible pour les populations exclues, les minorités. L'illégalisme à l'endroit des ressources de savoir et d'émencipation font partie des moyens d'encapacitation : de retrouver de la force, de l'autonomie, de la joie.
C'est sous cet angle que nous voulions ici aborder le devenir des réseaux qui protègent les communautés en recherche d'espaces publiques protégés (et donc privés). L'ambition militante est toujours la même, repenser les discours anxiogènes qui sur ces réseaux portent le discrédit, satisfaits d'y voir prospérer des activités illicites / dangereuses / délétaires. Il ne s'agit pas de nier le problème politique que nous posent les espaces d'ingouvernabilité qu'ils permettent d'agencer mais de soutinir que ces rares espaces sont les seuls qui restent aux démocraties sous l'ère d'un capitalisme qui, par la surveillance légitime ses positions autoritaires / gagne de l'argent / influence une population rendue adicte (hooked : hamsonnés).