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Arts et technologies

archéologie artistique

2024-08-20 22:45

( trash art )

Les artistes ont un rôle particulier dans la création de récits alternatifs tout autant que pédagogique / critique à l’endroit des usages technologiques. Ils.elles participent à faire vire les pratiques vernaculaires du web et d’internet :

  • les travers humains qui s’y manifestent via les plateformes (qu’on observe zéllées ou non à surveiller les activités qui s’y déroulent) et plus largement sur l’ensemble des couches du réseau (celles “plus profondes”, différentes du web d’après les couches osi). Des zones que l’on qualifie facilement de ”zones_grises" car autrement administrées, moins promptes à intercéder dans les activités qui se’y déroulent. Des agentivités variables, des gouvernances acymétriques sinon oppaques qui produisent ou défont les images qui sur le world wide web vont exister (ou périre).
  • mais aussi les gestes d’émencipation sociale, de luttes refractraires ou l’émergence de cultures minoritaires réffugiées sur les réseaux, parfois rares mais signifiantes.

Des modalités d’expression différentes ce celles pratiquées par les médias politiques ou de divertissement, d’autres façons de dire la dangerosité sinon l’espoir que sucitent ou illustrent les pratiques humaines médiatisées sur les réseaux.

Administrer / Modérer

L’Internet proto-algorithmique s’est vite confronté à des soucis de modération. La croissance d’utilisateurs, sa globalisation en faisant un objet total, hyper, sans extérieur apparent, il a fallu réguler les pratiques qui s’y devellopent. Nombreux sont les artistes à se pencher sur les poubelles d’internet  :
le ”trashweb", une fouille du refoulé, de ce qui, par les autres a été rejeté/expurgé. Un régime général pour les plateformes qui filtrent les contenus. Cette masse de contenus flagués/enfregnant les CGU ne sont pas toujours supprimées instantanément. Elles peuvent échapper à la modération (qu’on peut penser comme une forme de censure).

Le geste de récollter est commun pour les artistes qui enquêtent/spéculent sur les boites noirs de leur époque. Les données se présentant comme étant là, existantes, il s’agit de trouver les bons liens (vivants) / les failles dans les API, sinon de faire parler autrement les images produites en large quantité (détournement, collage/montage, etc).

BAN

? Que fait-on des images qui ne veulent pas mourir ? Et, en supprimant une image infamante/dangereuse/perverse, n’oblitérons nous pas une part du réel ?

Effacer ici ne supprime pas la source qui a produit l’objet, l’origine motivée

Elle pousse à trouver d’autres terrains/espaces moins surveillés
EX/ les reffusé.es de Youtube à se réfugier sur Odysee / Truth.
! Si la modération ici nous reffuse, montons d’autres Chans, d’autres Apps, moins restricitves, davantages libertariennes.


[ (!) écrit un peu pris par les actualités électorales, le propos est aussi une précaution qu’on doit avoir quand on parle de sujets graves que la défense de la liberté d’expression / darknets peut laisser présumer : ce n’est pas parce que l’on défend la liberté d’expression/d’être/agir que l’on défend toutes les activités illicites qui, sur les réseaux se poursuivent. La position libertarienne d’une liberté sans limité, non située, est un piège, une abscence de position/point de vue politique bien facile à tenir mais sans engagement. ]

Pour autant, bien entendu, il faut lutter (c’est a dire s’équiper de moyens judiciaires/citoyens/techniques proportionnés), pour punir les discours xénophobes, racistes, violents, etc. Or, les espaces platformisés du web nous en déchargent en chosiisant pour nous ce qui va produire chez nous le plus d’engagement (plutôt qu’une meilleure perception de soi/du monde). Il nous faudrait accomplir ce que les médias de masse ne font pas/plus (pour de multiples raisons) et pour cela la solution d’un retour à de plus petites instances fédérées semble une bonne piste.

L’instance de la galerie

Dans ce sens, on peut concidérer les réseaux artistiques comme des instances (au même titre que les bibliothèques, financées ou non par les collectivités).

Leur curation était là avant le web et selon un régime de flanerie qui, s’il est souvent linéaire, n’impose pas comme le doom-scroll, une frénésie du manque. Les filtres y sont humains ; les objets, choisis un à un avant d’être exposés, agencés entre eux pour faire corpus (corps commun), sens, continuité, prolongement. La curation artitistique invoque des noms/figures qui marquent selon qu’elles sont identifiés (score social, côtés, ranking_score). La réputation de l’artiste/auteur d’une pièce est en jeu au même titre que celle de l’hôte/instance. La prise de risque expose le serveur (host) à des représailles (judiciaires/critiques/économiques).
On pourrait ainsi filler les similarités entre le régime d’exposition en ligne et celui de l’instance artisitque [sans avoir dit grand chose].
L’espace d’exposition est régis par des règles internes, une culture éditorialiste/curatoriale, des traditions. Ces espaces culturels, divers, qu’il faut imaginer tout autant autres que le musée ou la galerie, promeuvent des points de vue originaux. Ces instances médiatiques, portent des discours qu’elles emplifient et valident en les faisant exister. Cela est vrai pour toute médiation publique (tv, radio, etc). La parole qu’on donne ne l’est pas à d’autres. ! Les espaces d’exposision sont éminament publiques, comme les biliothèques, ils donnent accès a un type de relation humaine au monde. Les artistes produisent des objets de culture qui n’échappent pas aux lois du marché, bien au contraire. Ces instances ne sont pas hors du monde, elles sont soumises aux lois communes, elles exposent l’artiste et son propos. Il peut être contestataire ou subverssif, politique et révélateur, instructif quant aux régimes destructeurs, mais il expose ses auteurs qui par ce canal sont accessible.

Anonymat / identité partagée

Pour cette raison, l’anonymat, partiel ou total est employé par les auteurs qui, tout en voulant avancer des arguments politiques propres, ne souhaitent pas s’exposer symétriquement au pourvoir et aux jugements. L’anonymat va de paire avec l’histoire de l’espace public. Le pseudonymat sur Internet hérite de la pratique du nom d’emprun, celle d’une identité qui se substitue à une autre pour protéger celle.celui qui l’utilise comme identité publique intermédiaire. Des pratiques d’auto protection des souces par elles-mêmes (pas nécessairement à l’aise avec leur temps, soumises à la critique, à la surveillance, aux censures) /ou/ cherchant à garder commune l’identité d’un travail produit à plusieurs mains (évitant par le référent partagé les honeurs centralisés/attribués à une seule personne (égocentrisme), reconnaissant plutôt la co-responsabilité/paternité.maternité d’une œuvre, gagnant également en présence par la décentralité, multiplication des points de sortie/entrée sur le réseau).

Scènes culturelles underground / subverssif

Certaines œuvres font polémique et doivent être défendues par les médias pour exister. La figure de l’artiste est fortement constituante de l’éthos libéral autour de l’individu. En France peut-être plus qu’ailleurs, on tolère plus souvent les “sorties de routes” des figures renomées, des artistes perçus comme excentriques/originaux. Un laissé faire qui peut être problématique. L’originalité du régime artistique, qui produit du récit prométant de l’hotenticité subjective, doit laisser de la place à d’autres façons d’être et de faire, donner la parole ou forme aux objets étranges ou aliens. Mais cette persmission qui aparait comme un privillège donné aux génis ne devrait pas leur donner de passe-droit. Les artistes font parti du projet social commun, régis par des lois nationales, une législation commune. Or, c’est aussi parceque les espaces culturels sont des etherotopies (pareils à des églises ou des cinémas) que l’elasticité des normes, jouant avec le permis/l’interdit, peut s’expérimenter (et des discours/devenirs minoritaires s’exprimer). Ces espaces mettent au défit les pouvoirs gouvernants, capables de censure, de ne pas censurer, de laisser faire ici : de rester neutre (là où ailleurs ils pourraient intervenir). Ce frottement avec les limites du permis font partie d’une longue tradition artistique, celle de l’art subversif/engagé, le repenti, les reffusés, etc.

Certains de ces médias (galeries, musées, etc), censurés à travers le monde, prennent des risques tout à faits différents d’un pays à l’autre, libéral ou non, finançant ou non la diversité culturelle malgré son irrévérance. Dans nos démocraties libérales, l’espace culturel financé publiquement est le signe, parmis l’ensemble des cannaux maintenus ouverts, de la “bonne santé démocratique” du pays : celle d’assuré un pluralisme éclairé, d’encourager la diversité des origines, promues sur le marché égalitaire des idées.



trash

Défaits de l’impératif du beau ou de l’art pour l’art, les artistes peuvent aller fouiller “dans la merdre”, dans le trash, dans les tabous, les vices, ce que la société rejette mais qui la constitue malgré tout (autours de sytèmes de pouvoir et d’enjeux culturels et de consommation propres). Une culture qui peut être minorisée, interdite et n’avoir pas droit au chapitre, perçue dès lors comme minoritaire. Serait alors le rôle des espaces culturels de médiatiser ces cultures (sans se les approprier, ce qu’on a repproché au Netart ou même à l’artivisme, de déposséder des objets de lutte et de sens). Il y a peut être aussi un devoir de réserve à avoir, ou de pudeure, celui de garder discret ou secret ce qui cherche à le rester (et donc de ne pas exposer).

Or, si les galeries ne sont pas des régies publicitaires et qu’à ce titre elles n’ont pas la nécessité de filtrer les contenus, elles ont un certain devoir vis-à-vis de leur public qu’elles décident de protéger psychiquement.

La question ici est en fait plus+ celle de comment exposer ce que l’espace public reffuse

et pourquoi, comment

Qu’apprend-t-on qu’on ne sache déjà

Comment dès lors dépasser le statut de la réaction

Quelle place donner à ces images qui, en existant, nous rapellent la nécessité d’une régulation des réseaux Or, comme nous le rapellait Edward Snowden, de son point de vue, c’est à l’illegalisme des pratiques de surveillances massifiées qu’il faut s’attaquer : aux abus de pourvoir par des appareils surveillants.

Le dileme est alors de savoir comment procéder sans outrepasser les pouvoirs

Corpus

Dans les années 2010, nombreux sont les artistes à se pancher sur les contenus trash partagés en réseau, qui se partagent sur le web entre adoléscents /ou/ d’observer l’émergence d’un filtrage humain pénible /mais/ que certains artistes (comme Dominique Gagnon) défond pour aller, malgré tout récupérer les images infamantes expurgées de Youtube.

[ TODO ajouter dans /c/ (corpus) ]

Dominic Gagnon
RIP IN PIECES AMERICA (2009), 62min
.Foundfootages de séparatistes américains, face caméra
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/23720_0

Eva & Franco Mattes
Emily’s Video (2012)
https://0100101110101101.org/emilys-video/
https://www.youtube.com/user/EmilysVideoReactions/videos
.s’interessaient à la confrontation de jeunes publics face à des images boulverssantes
.le corpus (“les vidéos d’Emily”) était constitué, à priori, de vidéos écumés du darknet

filmé.es avec leurs webcams on ressent la detresse sur les visages
… ce jeu de surpassement de soi n’est pas sans risque psychique
Emmanuel Van der Auwera
A Certain Amount of Clarity (2014)
https://vimeo.com/97414458
https://liens.vincent-bonnefille.fr/?ojApig

se posait des questions simillaires,
celle du danger d’un web imodéré
… (et de ce que nous risquons à ne pas prendre soin de nous)

Eva Franco Mattes
Dark Content (2015)
https://vimeo.com/144495824
https://0100101110101101.org/dark-content/
https://liens.vincent-bonnefille.fr/?IZd0Jg

Ces œuvres ne prennent pas toute comme source le Darknet

  • Rip in peace in america expose ce que Youtube tente d’expurger et profite d’une faille/latence technique sour la plateforme Youtube pour réccupérer des vidéos de suprémacistes américains, plus largement des libertariens faisant alégence aux drapeaux et aux arme, à l’auto-défense individuelle. Ce florilège de portraits face caméra forment un vlog entre ces personnes faisant communauté, se parlant entre elles par le montage. Les discours s’enflament petit à petit comme une fièvre qui monte. Les conditions de récupération de ces images n’est pas explicité dans ce film documentaire.

    Malgré cela le spectateur ressent l’origine d’un lointain théorique et géographique situé à un endroit du réseau et du monde, dans les tuyaux pixeleux du web qui en devient effaraynt. Mes ces visages, bien qu’interdits d’apparition, flagués, expurgés/filtrés, nous parlent depuis un réel contemporain, une menace qui s’organise culturellement. La pluparts sont grimés, masqués. Ces visages effacés se savent en danger par l’exposition de leurs propos radicaux, dépassant ce que la bien penssance permet, le consensus moral de leur époque. Et pourant, il.elles postent sur Youtube, qui à cette époque prend seuleemnt conscience de l’impératif montant d’automatiser le filtrage (ce qui ménera à l’assistance algorithique Content-ID).

  • Dark Content nous parle des conditions de modération dans la Gig_économie du web commun mais les vidéos produites sont hébergées sur un site caché accessible en .onion (davantage comme un choix esthétique). Il s’agit de courtes vidéos sous la forme d’interviews face à des avatards 3D dans le monde réel/la quotidienneté précaire/matérielle d’un job éprouvant. Cette communauté est le corps invisible d’un turc_mécanique (et donc de travail_digital) assistant sinon parfaisant une tâche que la machine seule ne peut accomplir (à coût égal). Des tâches de travailleurs et travailleurs qui font le travail qu’on imagine réalisé par la machine/le logiciel lui-même. Et, dans la tâche de modération dont il est question ici, on osait espérer qu’aucun regard humain ne soit confronté de nouveau à ce qui sur les réseaux ne devrait pas trouver sa place. Mais, en même temps, on comprend qu’un jugement de valeur, éthique et esthétique soit ici nécessaire, comme si les machines ne pouvaient pas avoir de goût ni discernement ([nous étions dans les années 2015, la capacité d’automatisation qu’offre les iA n’était pas dans dans toutes les têtes]).

    Leurs employeurs expurgent ainsi du web ce qui n’a rien a faire sur des plateformes grand public (et que leurs CGU restreignent seulon un arbitraire éthique). On sait aujourd’hui, avec les informations des FacebookFiles qui ont fuité, que, malgré l’image que veut donner Facebook — icone précurseure des débuts d’un web platforiste — leur intéret n’est pas celle de la santé mentale ou de l’information vérifiée. Il s’agit de maximiser l’engagmeent, même si cela doit passer par l’exacerbation de sentiments négatifs, violents, éprouvant psychiquement.

  • Emily’s Video et A Certain Amount of Clarity nous placent en empathie avec un public qui s’expose volontairement à la violence des images. L’écran est hors-champ, c’est les visages des viewers qui transmettent l’appeurement, le dégout et autres émotions négatives.
    .Les vidéos d’Emily sont en effet, soit-disant, extraites/trouvées sour le Darknet (source). On est face à une collection de réactions à des vidéos violentes (hébergées sur Youtube).

    A certain Amont of Clarity est plus écrit, laissant la parole au public qui n’est ainsi pas seulement contraint volontairement à ce jeu macabre. Un récit se devellope entre les individus, une forme de dialigue entre elles et eux, un échange attentif, boulversé, politique parfois. On rentre par le champ verbal dans une compréhention plus fine et des effets boulverssants de ces vidéos.

Les propositions artistiques parlent de la fascination pour les images repoussantes,
du risque que leur diffusion fait porter, et des tentatives naissantes de la part des plateformes pour réguler le problème. On est sur des questions, ici encore d’administration/filtrage qui induisent l’usage automatisé au regard des immenses amas de données en circulation.

Il s’agit d’activités qui enfreignent les lois internes des plateformes, pas nécessairement la loi. On est dans un marché de l’attention qui met en relation une offre et une demande, des pourvoyeurs qui mettent en ligne et des clients qui cherchent (ou non) à être exposés à ces contenus.

Que les vidéos de Emily’s Video soient réellement récupérées par les artistes sur le Darknet n’a pas de réelle importance (sinon celle de la véracité.historique).
: L’évocation du Darknet dans Dark Content par leur mise en ligne via Tor participent d’un même naratif autour de ces réseaux. Un jeu iconographique, induisant l’idée d’une continuité naturelle/systématique des images expugées du web commun vers le deep-web puis le darknet. Une filiation dans l’archéologie de ces médias qu’invoquent les artistes pour, sans doute, capitaliser sur l’inquiétant mais facinant “Darknet”.