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Rétributions financières
Pour s'assurer des revenus, certaines d'entre elles ([bib de l'ombre]) font appel aux dons ou proposent des services prenium (payants). Certains utilisent des cookies pour affiner nos recherches ou nous exposer à de la publicité. Bien qu'agissant de façon illégale, elles ne renoncent pas toutes aux mécanismes capitalistes pratiqués par les librairies commerciales. Elles ne sont pas hors du monde, déconnectées des nécessités matérielles de subsistance. Elles doivent s'assurer des retenus, surtout si elles souhaitent se développer (et on va le voir, nombreuses sont celles à avoir des ambitions d'envergure). La question du bénéfice est toujours un sujet sensible sur la scène du piratage. On y critique et suspecte facilement le.la pirate de ne pas agir selon les principes de la piraterie, dévouée à dévier les flux marchands sans chercher en retour à en tirer pareillement profit économique. Dit autrement, il semble qu'on reproche aux entreprises leur avidité privative et qu'on voit d'un mauvais œil les pratiques de réappropriation similaires. Comme si, en définitive, la pratique devait rester pure, celle de l'art pour l'art, pour la beauté du geste.
Creative commons + Illicite du partage :
logique propriétaire
Sur les marchés noirs/gris/alternatifs du livre numérique, on trouve bien entendu des œuvres libres de droit qui autorisent des modalités de distribution plus ouvertes, favorisant leur diffusion. Par exemple, un livre sous licence "Creative commons" pourra être partagé sous divers condiitons. Cela relève d'un choix de l'éditeur/auteur.ice comme réponse aux logiques majoritaires de propriété intellectuelle. Mais, en grande partie, ces plateformes mettent à disposition des livres sans posséder de droit de propriété ou de prêt.
[Redites :]
Elles enfreignent les principes de propriété intellectuelle (au droit d'auteur) tout en profitant de l'attraction d'un public intéressé par ces ressources rendues gratuites. Ces sites attirent l'attention grâce à des ressources et le travail d'auteurs/autrices et maisons d'éditions sans qui elles ne seraient rien. Elles agissent comme un intermédiaire alternatif où se procurer des ouvrages sans en payer le prix ni en rétribuer les ayants-droit.
Poursuites
Les maisons d'édition peuvent ainsi se sentir [flouées] par une concurrence déloyale, une pratique pirate mettant à mal ses revenus (fragilisant un peu plus la chaine de production du livre déjà [dit on] mise à mal par la diversité des supports concurrents au papier). Les syndicats d'auteurs ont par conséquent porté plainte en [XXX] contre Z library, une bibliothèque de l'ombre très implantée, massive mais aussi contre l'association The_Internet_Archive ([nous y reviendrons]). Dans cette perspective, pour enreiller le phénomène, certaines maisons d'édition décident de ne pas sortir de version numérique de leurs livres (ou d'en différer la sortie).
No ebook / ø num.
Certaines le font aussi par choix, pour ne pas participer à la numérisation du monde, leur attachement à l'objet papier, physique, présent en un point unique. Elles sont attachées à la libre circulation des idées et l'"ebook" / le livre numérique, portent préjudice au support d'origine, au livre papier. Elles ont aussi saisi que les processus de numérisation massive servent les intérêts de multinationales monopolistiques, nourrissent des algorithmes de plus en plus énergivores pour nous paraitre intelligents.
[TODO MV partie "numérisation/OCR" ici]
Bénéfice : œuvres rares
Les recours des ayants droit sont nombreux à l'encontre de la scène pirate. La diffusion d'œuvres sans respect du copyright criminalise ce genre de pratiques. Il a pourtant semblé pendant un temps [vérifier historiquement] que les maisons d'édition laissaient faire (davantage que les maisons de disque ou vidéoludiques). Peut-être parce que le marché du livre électronique se développait seulement / cherchait son public. Peut-être aussi parce que le prêt et l'échange de livres hors-ligne, est quelque chose de commun entre amix. L'échange est toléré s'il respecte la doctrine_de_la_première_vente.
Pour les collectifs qui tiennent ces bibliothèques dites "de l'ombre", les espaces qu'il·elles maintiennent apportent plus de bénéfices à la collectivité que de préjudices moraux/éthiques. Ils rendent plus accessibles des savoirs pluriels, parfois rares / oubliés. Un bénéfice qui justifie et motive leur engagement parfois couteux techniquement et humainement.
Bibliothèques d'intérêt public
Durant, la conférence "Shadow libraries : disobedient care and knowledge commons" (site : https://kirik.online/en/shadow-libraries-disobedient-care-and-knowledge-commons/), 2021, Tomislav Medak évoque les baisses de moyens données aux infrastructures/réseaux bibliothécaires publics, arguant ainsi que la bibliothèque publique dont il est coadministrateur, remplit une fonction d'intérêt public. Il évoque aussi l'UNESCO qui aurait donné aux bibliothèques un statut privilégié comme patrimoine de l'humanité [préciser+timecode]. Pour lui, l'enreprise menée par la bibliothèque de l'ombre qu'il maintient avec d'autres (Memory of the world), aide à remplir une mission archivistique des savoirs humains. Comme souvent dans les activités résistantes, un aspect moralement positif justifie la prise de risque, motive à enfreindre la loi. Ces bibliothèques ne sont pas 'obscures', mais "publiques" [ref. série de conf].
Certaines [bibliothèques de l'ombre] revendiquent l'héritage universaliste des premiers réseaux de connaissance agrégés entre les bibliothèques (avant de se réinventer en réseaux de réseaux, d'index indexés : internet). Elles se situent ainsi comme la continuité naturelle d'un projet humaniste, celui de répertorier tous les savoirs du monde afin de les diffuser en sous-réseaux de recherche. Nous pensons ici à des bibliothèques et dispositifs de pensée tel le Mundeanum de Paul Outlet. Un idéal que partiellement rempli par le projet Internet et dont Félix Tréguer tente de nous rappelle les limites.
[ Refs. à intégrer https://vincent-bonnefille.fr/pj/dn/pdf/#page=41 + Félix Tréguer ]
Félix Tréguer,
L'utopie déchue :
une contre-histoire d'internet XVe-XXIe siècle.
Éd. Fayard (2019)
<bib_278>
[Dev ? DNS + NewsGroups + Répertoires affinitaires + Webrings + SearchEngines]
Critique des rétributions (Wikipedia+)
L'utopie d'une ouverture des savoirs, se confronte à de nombreuses difficultés, humaines, politiques, techniques, etc. [TODO:cite : McKenzie Wark, l'utopie se réalise par l'action et les contraintes techniques/matérielles qui en découlent]. On finit toujours par faire des compromis politiques en faveur d'un modèle économique ou d'un autre : on adapte l'idéal théorique aux contraintes techniques. Les choix techniques ont des coûts parfois incompatibles entre eux. L'on peut ainsi faire l'économie de la sécurité au profit de la rapidité, de la décentralisation au profit de l'accessibilité, etc. Les plateformes/hub de diffusion du consensus scientifique (de la recherche) donnant accès à des revues doivent, elles aussi, trouver des moyens conséquents pour faire tourner leurs serveurs, maintenir leurs services en marche. Elles ne sont pas toutes soutenues par l'aide de l'État. Par EX/ l'encyclopédie participative Wikipédia fait régulièrement appel aux dons. Dès lors, se pose la question du juste investissement de cet argent, des moyens engagés, de la rétribution ([polémique quant aux usages de la fondation]).
Critique : Paywalls
Les intermédiaires sont critiqués quand ils profitent de la création d'autrui ou rendent artificiellement plus compliqué l'accès. Dès lors qu'elles s'accaparent des années de recherche sans juste rétribution, les hubs académiques peuvent être qualifiés de mafieux [dév.+source, pov]. La privatisation de l'accès aux recherches contemporaines force les universités à s'abonner massivement à des bundel (bouquets), souvent sans alternative. Elles agissent comme des plateformes incontournables, réduisent l'accès à un public prévillégié/particulier. Certaines de ces plateformes rendent inaccessibles des ressources pourtant libres de droit. Elles conditionnent l'accès aux articles et revues scientifiques derrière un paywalls : il faut payer pour y accéder. Des plateformes comme Sci Hub permettent de contourner ces restrictions. Elles enfreignent la conception des sites intermédiaires, mais offrent aux populations "défavorisées" un libre accès à la connaissance (nécessaire pour leur recherche ou épanouissement propre).
Open_access : Aaron_Swartz
Aaron Swartz, militant pour le libre accès des savoirs (Open Access), avait tenté de remettre en circulation des articles injustement mis sous cloche (privatisés) par Jstor [source, vérifier] (malgré le fait qu'ils soient libres de droits). Dans ces situations critiques (et particulières), l'injustice avérée donne plus facilement raison aux entreprises qui tâcheraient de rendre accessible ce qui devrait l'être, mais que des mécanismes [pervers] entravent.
[TODO: partie dédiée : AAronS+Sci_Hub]
Bénéfice : plus-value symbolique / immatérielle
Si le piratage semble porté préjudice aux maisons d'édition et auteurs qu'elles représentent, on peut aussi espérer qu'après avoir consulté une partie d'un ouvrage qui les intéressent, les lecteurs et lectrices pirates qui en ont les moyens feront le choix d'acquérir d'acheter l'ouvrage consulté numériquement (comme ils.elles le feraient en bibliothèque/librairie). On peut aussi défendre l'idée que le partage d'une œuvre augmente sa valeur symbolique/son aura, favorise sa réception, fait connaitre l'auteur.autrice ainsi que sa maison d'édition : des rétributions immatérielles qui ne sont pas nulles.
Th/anti thèse
[On l'a bien saisi], les arguments en faveur des plateformes de partage illégal prônent un droit d'accès et d'usage, l'ouverture des connaissances. À contrario, les maisons d'édition, les auteur.es et la chaine de production du livre, peuvent se sentir laisé·es face à une telle concurrence déloyale (et en cela rendue illégale).
[Redites]
Pour celles et ceux qui maintiennent des bibliothèques de l'ombre, elles n'ont pas nécessairement le sentiment de faire le mal, d'entraver le marché du livre ou d'abuser du droit d'auteur ou de la propriété intellectuelle. Peut-être parce que nous avons une forte tradition autour de la diffusion/partage et l'habitude de prêter des livres, que ces mises à disposition ne sont pas perçues négativement. Les rapports à l'autorité et au bien fondé de la propriété divergent selon les points de vue politiques. Les mouvements libristes ne pensent pas de la même façon la nécessité supérieure de l'accès que des "pirates" cherchant à défaire les verrous propriétaires.
Souvent passionné.es, celles et ceux qui ouvrent des espaces de mise en commun, le fond pour proposer d'autres canaux aux plateformes commerciales habituelles. Les avis divergent quant au bien fait de cet illégalisme. L'ambition libertaire d'un libre accès égalitaire contrevient directement aux impératifs vecrorialistes et capitalistes (d'indexer les objets et d'en tirer profit). Nombreux sont les camps théoriques [oui, lesquels, manque de bagage] à s'affronter sur le terrain politique et à imaginer des forces limitantes les agissements néfastes qu'ils constatent et réprouvent. C'est sur le terrain judiciaire qu'est infine définie ce qui relèvera de l'infraction et d'où l'on inventa des moyens de restreindre les libertés, de limiter certains usages répréhensibles. Dissuasifs, ils peuvent entraîner la fermeture des espaces numériques incriminés. Face aux attaques, chaque camp redouble d'ingéniosité, s'arme de moyens défensifs ou réinvente son offre.