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Darknet_corpus

Arts et technologies

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https://www.arte.tv/fr/videos/113627-000-A/pedocriminels-la-traque/
.documentaire étudié / critiqué en Partie 1 & 2

Ref. bibliographiques

Violences sexuelles/inceste

Neige Sinno,
Triste tigre.
Éd. P.O.L (2023)  :
bib_299

Dorothée Dussy,
Le Berceau des dominations.
Éd. Pocket (2021) : bib_239

Charlotte Pudlowski,
Ou peut-être une nuit.
Éd. Grasset (2021) : bib_332

vidéos / interviews

J'avais par le passé visionné et annoté :

Sur la question de l'inceste j'avais commencé la lecture de
( étagère : https://bib.vincent-bonnefille.fr/shelf/9 )

Diabolisation des Darknets

RED_ROOMS /VS/ banalité du mal

Un mythe urbain éculé véhicule l'idée que des salles de torture (g.Red Rooms) seraient retransmises en Live, sur le Darknet, contre de l'argent. La vérité du trafique humain est plus sordide, pragmatique. Le documentaire d'Arte nous le rappelle, les trafiques d'enfants dans les pays pauvres existent.

Dans : The Scary Deep Web Red Rooms... In 2023..., le 3 août 2023, SomeOrdinaryGamers (3,73 M d’abonnés)...
Critique l'imaginaire des g.Red rooms fantasme du pire sur le Darknet
.légende urbaine /VS/ la réalité d'une prédation sur tous les réseaux (chats)
.( Se rapproche de la thèse que je dev. ici : on s'attaque à une vision archétypale du mal qu'on cherche comme un lointain dantesque, dépolitisé, plutôt que de se l'imaginer tout proche sur les réseaux les chats... qu'il faudrait alors vérouiller, surveiller contrôler.

Réponse sécuritaire : Chat-control (CSAR)

Autre actualité politique :
Chat-control qui va tout à fait dans le sens de la thèse de ce documentaire.
la mise en place d'un filtrage à grande échelle est nécessaire pour empêcher les violences sexuelles (portées aux enfants). Ce CC encourage l'approche surveillante des plateformes hégémoniques.

Articles importants

--> https://www.patrick-breyer.de/en/posts/chat-control/ ( ressources )
--> https://iloth.net/2023/05/traduction-du-dossier-chat-control-2-0-de-patrick-breyer/ (fr)
--> https://maxim.tips/against-chatcontrol/#alternatives ( très complet )

Pirateparty : #ChatControl 1.0: Pirates condemn extension by Parliament
vote

Dénommé « Chat control » ou « CSAR » (pour « Child sexual abuse regulation »), ce texte vise à obliger les fournisseurs de contenus en ligne à détecter des contenus d’abus sexuels de mineurs en analysant les conversations de leurs utilisateur·ices.
[...]
Mais contrairement au règlement temporaire qui ne faisait que l’autoriser, ce projet de règlement impose de façon obligatoire la détection de ces contenus pédopornographiques sous certaines conditions, mettant donc fin à toute forme de confidentialité.

Règlement CSAR : la surveillance de nos communications se joue maintenant à Bruxelles (18 septembre 2023) ( La Quadrature du Net )

Outro, au sujet du documentaire d'Arte

Il m'a semblé que le documentaire d'ARTE justifiait fortement l'adoption d'un dispositif tel que Chat-control, mes notes à chaud à ce sujet

P1 - Arte_pédocriminels

Documentaire / enquête

Résumé d'Arte

https://www.arte.tv/fr/videos/113627-000-A/pedocriminels-la-traque/

Avec le développement du numérique, Internet est devenu le terrain de chasse privilégié des prédateurs. Dans cette enquête dans huit pays, Laetitia Ohnona ("Elle l’a bien cherché") s’infiltre au sein des forces policières qui luttent contre la pédocriminalité.

En 2022, quelque 88 millions d’images pédocriminelles circulaient dans le monde et, chaque seconde, au moins deux images de viols d’enfant sont échangées sur Internet. Partout où enfants et ados passent du temps (jeux vidéo en ligne, réseaux sociaux), des prédateurs sexuels sont, eux aussi, connectés. Depuis les confinements liés à la pandémie, les tentatives de grooming (ou sollicitation sexuelle de mineurs en ligne) ont explosé. Parallèlement, une pratique ne cesse de s'étendre : le viol d’enfants à distance, soit la commande d’agressions sexuelles à l’autre bout du monde, auxquelles on peut assister en direct. Face à l’ampleur de cette vaste scène de crime, les forces de police s’organisent.

Commentaire

La première partie nous parle du grooming, des différentes approches des prédateurs sexuels emploient pour contacter des enfants et gagner leur confiance avant de leur extorquer des photos et vidéos dénudées. En introduction le documentaire rappelle la mort d'une adolescente contactée via une messagerie et que le prédateur a ensuite tuée après l'avoir prise en voiture chez elle. Il y est aussi question d'un trafique d'enfants aux Philippines (pour des prix dérisoires), de brigades policière en France et autres pays, s'infiltrant sur ces réseau, se faisant soit passer pour des acheteurs soit pour des enfants. Le but est de récolter suffisamment de preuves (prises sur le fait), de gagner la confiance de ces milieux, d'étudier les comportements. On nous expose d'autres solutions préventives ou d'accompagnement avec des hotlines dédiées pour recueillir les appels de victimes (sous emprises ou déjà abusées). On nous dit aussi que le nombre de cas recensés de sextortions (visant surtout les garçons) sont en très forte augmentation. On nous expose certaines campagnes de prévention montées entre autre par Europole. Le documentaire est au côté des forces de l'ordre (dont le service de Poissy) : la police d'investigation en cybercriminalité. On comprend la difficulté des équipes à rassembler des preuves valides.

À mi-temps du documentaire un passage par le darknet évoque d'autres réseaux pour finir par expliquer que là non plus les prédateurs ne sont pas en sécurité (avec plusieurs exemples de sites saisis). Puis la thèse prend le chemin escompté face à tant de violence et le témoignage de victimes abusées. Si le documentaire nous rappelle l'impératif de la part des parent.es de rester vigilant.es quant à l'usage des écrans pour les plus jeunes (et l’extrême rapidité d'une prise de contact menant à gagner leur confiance), on nous fait bien comprendre que le problème serait plus facilement éludé si les applications de chiffrement de bout en bout pouvaient être contournées ! La diminution du respect de la vie privée est mise en porte à faux avec l'horreur décrite, systémique organisée. Les services de police nous rappelle que facebook et google sont déjà à l'origine de la plus grande majorité des signalements. On nous montre une "survivante" demandant aux plateformes de prévenir davantage ces tragédies en retirant certaines couches de sécurité pour notre vie privée. On explique que, par exemple, Facebook a toute fois maintenu un chiffrement de bout en bout sur ses applications de messageries tel Whatsapp.

Aucunement le documentaire ne prend plus la peine de mettre en réflexion les risques d'un tel basculement, les implications de portes dérobées, d'un accès illimité aux données privées. On est face à une thèse typique de mise en doute du bien fondé de la vie privée. Illustré par des faits dramatiques, la levé de la protection de la vie privée semble plus que nécessaire. L'un des fléaux de l'infocalypse nous est exposé frontalement sans discuter de l'origine de ces actes inhumains, déviants. La responsabilité des parents à strictement encadrer les communications de leurs enfants (prévention, enseignement, contrôle) sont balayées car, en effet, cela ne suffit pas. Les enfants continues d'être abusés et de croire aux récits et identités factices, frauduleuses, des rencontres faites en ligne (à être dupes face à des prédateurs expérimentés dans la manipulation).

C'est donc l'outil numérique trop permissif qui est attaqué. De mon point de vue ce qu'on apprend surtout, contrairement aux fantasmes largement véhiculés, c'est que toutes les canaux de communication servent d'accès aux prédateurs. Des adultes qui représentaient 1 personne sur 5. SnapChat fait partie des messageries prises sur cible (ainsi qu'Omegle) mais les prédateurs passent aussi par les chats des jeux vidéo. Un policier le rappelle : on imagine trop souvent une discontinuité franche entre le "monde réel" et les activités en ligne qui seraient virtuelles. Or, les deux sont poreux, ce qui se passe en ligne peut effectivement avoir un impacte sur les vivant.es qui s'y connectent. En choisissant de se mettre du côté des enquéteur.ices et des victimes le documentaire est à charge envers le chiffrement, l'anonymat et l'impunité ressentie qu'ils provoquent. Il s'agirait ainsi de concéder à un peu de perte de notre vie privée pour permettre d'endiguer le phénomène. Ce dilemme, soulevé par un policier, est présenté comme un choix technique négociable au vu d'un impératif supérieur que l'on rend indiscutable. On expose pas les implications d'une telle dérive technique. On s'appuie sur la voix des victimes comme moyen de pression politique auprès des GAFAM rendus responsables, quasi complices.

Alors que le documentaire, tout du long de la première partie invite à une plus forte vigilance des parents (à commencé par ne pas poster d'images de leurs enfants, même bébés, sur les réseaux), la seconde partie induit l'idée qu'il n'y pas d'autre alternative que d'augmenter les capacités d'enquête policière (au détriment d'une vie privée bien secondaire). Les agents de l'ordre explique que, de toute façon, ils ont déjà accès à un grand nombre de nos données. L'un d'eux fustige les personnes soucieuses de leur vie privée mais qui possèdent déjà de nombreux traqueurs sur leurs téléphones portables. Comme si, de fait, réduire encore leur espace de vie privée ne devrait pas plus les inquiéter. On relève un double standard chez les utilisateur.ices de smartphone et on met en parallèle le systématisme de la surveillance de la part des GAFAM et autres acteurs, au même niveau que celui de la police. On présente leur action comme nécessairement louable sans pour autant exposer les dérives possibles de ces pratiques. C'est ce manque de critique de la part du documentaire qui est problématique. La thèse proposée ne l’aise aucune alternative ni ne contact des associations de prévention pour un travail de terrain, de proximité et de fond (à l'origine du problème). On comprend bien entendu la difficulté d'aborder ces problèmes sociétaux, tabous car destituant un certain ordre symbolique. On voudrait préserver les enfants d'une réalité crue et violente. Il faudrait se demander comment prennent racine les idéologies pédophiles se diffusent comme culture ; quels sont les ressors systémiques dans un monde patriarcal qui encouragent dès le berceau ces actes ; ou encore comment, plus largement, comment la sociologie s'empare de ces rapports de domination qui, loin d'être "hors du monde", font partie de celui-ci, de notre présent, d'un marché, d'une demande et d'une offre sur des marchés évidement non éthiques, mais profitant surtout de l'isolation des victimes (derrière leurs écrans ou du reste du monde du fait d'une pauvreté qui peu pousser à accepter les conditions de l'exploitation infantile).

P2 - Arte_pédocriminels

En regardant docu-arte-grooming-chat-control je me suis encore dit qu'en définitive, faute de pouvoir contourner le chiffrement par la technique, leurs opposants (divers par leurs motivations), s'attaquent à ces outils/moyens par l'opinion (dont la culture est l'un des vecteurs).
Que dit-on des objets culturels modifie les opinions à leur sujet.
Dans le documentaire/reportage d'Arte l'on finit par occulter le bénéfice pour les populations d'avoir à portée de main des canaux de communication dans lesquels il est effectivement possible de rester à anonymes, mieux, de garder à distance un tiers (état_entreprise surveillante, hacker malintentionné, data-broker, etc).
Bien entendu, les criminels emploient tous les moyens à leur disposition pour échapper aux contrôles existants.
Ces communautés s'informent et partagent leur expertise.
Les espaces ingouvernables font peur, car effectivement, sans pouvoir créer d'origine singulière à un objet, il devient plus difficile d'influer sur lui, ses comportements. Ainsi, les gouvernements se retrouvent défait de leur capacité d'agir. Un recul qui, effectivement, coute pour le reste de la société qui dépend de son intervention agencée sur le terrain. Réduire le terrain public sur lequel les lois sont applicables est, bien évidemment, problématique/dramatique.

Les auteurs de violences sexuelles sur mineurs abusent tout d'abord de la crédulité de leur cible chez qui ils/elles décernent une faille potentielle, une brèche. Il en va de même pour les hackeurs informatiques ou toute personne tordant les règles du jeu pour arriver à leur fin. C'est le propre des manipulateurs/ices qui n'ont pas de regret (car leur objectif est supérieur). L'objectif prime, l'intérêt est supérieur par rapport au gain du respect de l'autre ou des lois. Les risques existent mais ils peuvent être amoindris, calculés. La recherche de vulnérabilité est au centre du processus intrusif.

Quand je mets en ligne des informations me concernant (des photos par exemple), je ne le fais bien sûr pas dans un but d'être stalké. Ce sont les logiciels/algorithmes/IA qui vont constituer un profil type, affiner, avec d'autres informations, la probabilité que je fasse partie de tel ou tel archétype comportemental. Ces pratiques sont discutables, elles marchandisent le monde. Mais j'y ai consenti en signant les CGU ! L'abus repose plutôt sur le fait que ces documents, cachent leurs réels objectifs, sont, on le sait, indigestes. Quand des parents mettent en ligne des photos de leurs enfants, ils.elles n'imaginent pas qu'elles puissent être détournées, revendues. Il faut, d'une certaine façon, comprendre les risques particuliers de l'espace extra-public du web, d'Internet. La dangerosité d'être accessible publiquement sans créer de limite, d'espace privé fortifié, doit être comprise et intégrée dans nos gestes quotidiens.

Dans le hacking social (qu'utilisent les auteurs/ices de violences sexuelles) la manipulation se fait par étapes, multipliant les tentatives, récupérant pièce par pièce le consentement de la victime, cerné.e par des contradictions internes, des motivations sociales parfois mal assumées (surtout à un très jeune age). Le brouillard est diffus, englobant, il s'insinue lentement (sans quoi l'illusion serait rompue). La honte, nous rappelle le documentaire, peut enfermer les enfants pris pour cible, dans le silence, la mise à distance des parents (que l'intrus aura retourné comme ennemis). Le grooming s'ajoute à la longue liste des effets négatifs du web, de cette accessibilité à une altérité mondiale.

Les œuvres culturelles ou de pensée qui m'intéressent (appartenant au régime du divertissement ou à celui de la vérité) travaillent l'opinion à l'endroit des technologies. Elles montrent les effets de celles-ci sur nos sociétés, les façons dont elles altèrent/modifient les rapports de pouvoir et induisent des comportements. Nous sommes toustes sujets de ces intermédiations aujourd'hui discontinues de la "vraie vie". Elles font partie des moyens de subjectivation des individus. Elles sont pensées/conçues pour correspondre à des attentes sociales. Or, le monde est dangereux, fait de personnes qui recherchent et abusent du pouvoir que peuvent leur donner ces canaux.

Il y a sans doute un terme technique/théorique/poétique pour dire ce point de bascule dans un compromis (un dilemme). Car, en définitive, c'est autour de ce point que conclue la thèse d'Arte en agitant le doute sur le bien fondé du chiffrement : doit-on renoncer à un peu de vie privée pour protéger des enfants innocents, des bébés sans défense. J'écris ces mots sans le moindre sarcasme/ironie, avec toute la gravité de ce dilemme qu'un policier soulève durant l'interview. L'on voudrait intégrer un compromis dans une chaîne technique du secret, or, qui connait ces technologies doutera du bien fondé d'y instaurer des passe-droit, des mesures d'exception. Ce qu'on sait et comprend (ou veut laisser croire un agent interviewé) c'est que, même sans ces passe-droit, la police criminelle sait ruser pour rentrer sur les téléphones et autres périphériques. Le hack est sans doute davantage social, celui de l'infiltration, l'usage de faux comptes, l'enquête minutieuse. On comprend, on sait, que les entreprises collaborent avec la police pour diminuer l'impact de ces violences (en renseignant les services de police compétents).

En positionnant le dilemme de la sorte : viols/violences /VS/ vie-privée, il y a comme un sous-entendu que le coût positif de la vie privée est celui d'activités illicites impossibles. On insinue l'idée que les personnes soucieuses de leur garder certains aspects de leur vie privés, doivent se rendre compte du cout social de leur confort égoïste. La guerre culturelle à l'endroit du chiffrement n'a jamais pris fin. Comme bien d'autres objets culturels et politiques, la thèse d'Arte nous rappelle combien les technologies n'ont rien de "virtuel" et affectent nos vies. Il faut alors se demander par quels moyens agir et l'on voudrait tous que ce soit en amont des drames que le documentaire expose frontalement, dans une banalité qui doit nous permettre de conscientiser combien le phénomène est global, pour ainsi dire viral. Le tabou sexuel rend bien sûr l'avancée des réflexions plus complexes, moins facile à aborder. L'on voudrait aussi ne pas voir combien ces hacks de l'intimité sont systémiques, participant plus globalement à une idéologie patriarcale (entant que pour voir sur, n'excluant pas les personnes de genre assignées "femmes").

Ces pratiques nous dégoutent car nous saisissons le renversement qui a lieu dans l'abus du plus faible par un/une force dominant.e. L'adulte qui devrait prendre soin faillit de la pire des façons, abusant de son statut, de son pouvoir symbolique et physique. Le consentement y est arraché/substitué. C'est l'abus de pouvoir, commun à toustes, qui nous insurge face à ces pratiques. Mais on comprend aussi que les limites sont durs à instaurer chez les parents qui doivent veiller eux-même à éduquer l'enfant à l'importance d'un espace privé, à soi, à ce sentiment de dys-continuité, d'autonomie de l'autre. Un apprentissage de la distance, du propre, à soi, qui se formalise dans les espaces privées de la maison, délimitant des droits restreints. Cet aspect sociologique sur la petite enfance, cœur d'une telle réflexion, manque sans être absent à l'enquête d'Arte.

Je crois que ce dilemme me touche tout particulièrement. Il arrive à me faire douter. Car, en défendant les cannaux sécurisant nos vies privées (qui exclue l'intervention d'agents extérieurs), je sais que je défends le secret qui protèges ces attocités (et autres paradis-fiscaux et inaccessibles). Je défends en tout cas les moyens qui à certaines personnes servent à mal agir, à se protéger des répercutions d'un procès, de lois et d'un jugement de leurs intentions initiales : abuser de failles/vulnérabilités, être acteur.ice de violences sexuelles/psychiques. Le doute est permis quant à la légitimité (au bien fondé) de laisser en libre accès des moyens utilisés comme des armes. En se focalisant uniquement sur le consensus des violences faites aux enfants, omettant les bienfaits de cette vie privée (garantie par le chiffrement), on fait naturellement basculer l'opinion en défaveur de tels outils/moyens. On fait également comme si de tels renoncements techniques à une vie privée garantie, serait sans effets (qui, sont négligés, non exposés par l'ennuyante technicité).

On nous propose alors de renoncer à un existant technique, on présuppose qu'il est d'ailleurs dépassable, qu'on pourrait effectivement en diminuer l'usage ou le degré.


Un appel aux émotions qui laisse à penser que, avec toute la bienveillance de la chaîne, le propos est populiste, joue sur l'émotion plutôt que sur la raison, la réflexion, la complexité. On nous propose un consensus sans contrepartie. La thèse est à charge contre le chiffrement directement pris pour cible. En fond, c'est la question du recul des pouvoirs public qui est interrogée. Avec plus d'accès et de forces de police (préventives, d'enquête, d'action/terrain ?) les activités impunies seraient moins nombreuses. On omet le caractère systémique qui permet ces impunités. Ce qui me fait dire, vis-à-vis de mon sujet, les Darknets, que de façon plus générale (et comme je le fais souvent), c'est des espaces d'obscurcissement, de scission sociale qu'il est avant tout, selon moi question. Les Paradis fiscaux, les ports_francs et autres enclaves pirates, anarco-capitalistes. Les dispositifs de mise à distance des dispositifs d'enquête, d'inclusion au projet commun, politique. Ces endroits/moments, d'exclusion du tout-surveillant, synonyme de politique.


Les 5 chevaliers de l'infocalypse servent à justifier les attaques allant contre les technologies qui protègent des intrusions/surveillances numériques (tel le chiffrement). @Tim May, fondateur cryptopunk faisait déjà cette hypothèse : afin d'imposer une intrusion allant contre la vie privée (numérique) des individus, les pouvoirs en place justifirons leurs programme au nom de 5 pratiques criminelles constatées en ligne, sur les réseaux.

The Four Horsemen of the Infocalypse refers to those who use the Internet to facilitate crime or (pejoratively) to rhetorical approaches evoking such criminals.
The phrase is a play on Four Horsemen of the Apocalypse. There is not a universally agreed definition of who the Horsemen are. Terrorists, pedophiles/child molesters, organized crime like drug dealers, intellectual property pirates, and money launderers are cited commonly.

Four_Horsemen_of_the_Infocalypse
https://en.wikipedia.org/wiki/Four_Horsemen_of_the_Infocalypse

Notion aussi présente dans l'ouvrage collectif :

Jacob Appelbaum & Julian Assange & Andy Müller-Maguhn & Jérémie Zimmermann,
Menace sur nos libertés: Comment Internet nous espionne, comment résister.
Éd. Robert Laffont (2013) : bib_49

Il semble qu'aujourd'hui (2020+) l'infocalypse désigne une autre peur technologique, agitant une panique autrement morale : les deep-faces qui, si elles se généralisaient, attaqueraient un peu plus encore notre rapport au réel.
Avec l'émergence des IA, on saisit combien cette peur de déprise sur les technologies est exacerbée.