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Arts et technologies

Bibliothèques_politiques

Dans cette dernière partie, nous voulions ouvrir les bibliothèques de l'ombre à une autre connotation, sans doute moins technique /ou/ plaçant du moins ailleurs/autrement l'illicite de ces bibliothèques. D'avantage lié aux contenus qu'on vient qualifier de dangereux, elles renfermeraient des savoirs...

Dans cette dernière partie, nous voulions ouvrir les bibliothèques de l'ombre à une autre connotation, sans doute moins technique /ou/ plaçant du moins ailleurs/autrement l'illicite de ces bibliothèques. D'avantage lié aux contenus qu'on vient qualifier de dangereux, elles renfermeraient des savoirs troublant l'ordre public, incitant à le défaire. Lectures dissidentes ou transgressives, leur enseignement pose un problème, inquiète et conduire à des gestes de censure, d'interdiction. Un arbitrage politique/culturel qui n'est jamais neutre, produit des frottements qui, peut-être encore plus autour de l'objet livre interroge dans les pays libéraux/démocratiques. Nous avons en tête des images d'autodafés, le souvenir historique des mouvements politiques autoritaires qui, une fois au pouvoir,r s'attaquent de prime abord aux cultures jugées déviantes/minoritaires.

À la lecture de ce roman :

Bohumil Hrabal,
Une trop bruyante solitude.
Éd. Robert Laffont (2012) : bib_103

... j'ai senti la fièvre compulssive du creusement infini de la recherche, cette frénésie inquiéte mais merveilleuse de ce qu'on appelle aujourd'hui le digging, activité de la flanerie, de la sérendipité parfois, de braconage, etc durant laquelle se dessine un espace mental nouveau et s'agrege de nouveaux savoirs que la nouveauté rend sucrés. Or, dans ce roman, le digging devient cette matière visceuse qu'il faut extirper pour trouver la pépite d'or. Une épopée météphysique dans laquelle le protagoniste en recherche se noit (mais se retrouve aussi). Un titre qui, comme les biblioth!ques de l'ombre, sonne comme une oxymore produisant une dissonance romantique.

Comment un espace de libération et de diffusion des savoirs pourrait être obscure, l'inverse du programme des Lumières

Comment une solitude pourrait ête bruyante quand elle nous évoque la disstance au monde, l'isolement de soi

L'on imagine dans la contradiction de ces termes une tension problématique qu'il faudrait résoudre mais qui, dramatiquement, s'alimente d'elle-même. Ces titres ont quelque chose du drame romantique où l'impossible est dans la solution.

Le titre de ce roman nous dit peut-être quelque chose d'un sentiment contradictoire que le monde connectiviste peut suciter en nous. Internet, index d'indexes (DNS), gargantesque usine à liens (pointant vers ou tournant en rond, morts ou invalides), nous pousse à la relation, à l'insolitude (à l'inséparaiton [source]). En nous plongeant dans un flux de solicitations discontinues, les réseaux ont fait basculé le moment privé, à soi, comme exceptionnel. Marcello Vitali-Rosati, Éloge du bug : être libre à l'époque du numérique, nous rappel [citation+page] comment la conception d'un cyberespace allait de paire avec celle d'un "monde virtuel". Il étatit distinct de l'espace médiatique commun et nécessait l'ouverture extraordinaire/exceptionnelle d'un portail (gate) par l'ordinateur (pas encore si peronnel ni connecté. Or, en se généralisant, en entrant dans nos chambres, nos lits, nos foyers, de jour comme de nuit, la virtualité distanciée ne l'est plus, faisant de nos intérieurs solitaires des "cellules molles"[^PaulBPreciado], ouvertes à tous les vents.

Marcello Vitali-Rosati,
Éloge du bug.
Éd. Zones (2024)
<bib_343>

Le protagoniste du roman vie la survivance de récits qui s'éffondrent sur lui. Dans ce cahos sans repère, il lui faut re-créer un index, de l'archie (de l'ordre) : ranger, agencer, selectionner. Sinon, dans ce brouhaha des solicitations indistinctes qui le submerge, il lui deviendra impossible de s'ateler à sa tâche présante : sauvegarder les livres qui forment sont abris et qui, à deux pas, brûlent, jettés par les fenêtres.

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